Juillet 2019, le festival d’Avignon s’ajoute au parcours de Papa ou pas ? : un bonheur pour nous de défendre notre travail dans ce mythique festival !
Désormais, Papa ou pas ? atteint ses 60 représentations !
Merci DKM !
Bravo Au metteur en scène Jean-Michel Peril et à l’acteur Cédric Ingard !
Quelques retour du festival d’Avignon :
Le reportage de le Moustic Production est enfin en ligne!!!
La presse en parle :
Culture box par Daniel Lelli
"Papa ou pas ?" : l’annonce de la paternité bouleverse aussi les hommes
Par Daniel Ielli @Culturebox
Publié le 03/11/2018 à 11H06
Cédric Ingard
Et si pour une fois il s’agissait de prendre le point de vue de l’homme ? À l'heure où la question du droit à l'enfant, de la filiation, de la PMA pour toutes fait débat, "Papa ou pas ?" pose une question toute simple en apparence... Et pourtant vous n'en serez plus aussi certain à la fin du spectacle qui se joue tous les jeudis À La Folie Théâtre de Paris.
Le choix des hommes
Jérôme Vicaire a 35 ans, il est devant la glace des toilettes de son bar favori. Il se parle et manifestement il est bouleversé. Sa petite amie Sophia vient de lui annoncer qu’elle attend un enfant de lui et il va devoir affronter cette réalité. Pendant une heure, Jérôme va déambuler comme aspiré par ses doutes, ses peurs, en quête de la réponse à apporter à ses questions existentielles : trouver les raisons du pourquoi et du comment accepter cet enfant à naître. Il y aura des "oui", des "bien sûr", des "mais non", ou des "pourquoi moi ?".
Rêves, réalités, personnages réels ou imaginaires nous entraînent alors dans la tornade de ses pensées. L’occasion de découvrir et partager les sentiments d’un homme qui n’est pas prêt pour être père.
Le jeu de rôle
"Papa ou pas ?", c’est un seul en scène, 20 personnages et une étonnante performance ! À lui seul, Cédric Ingard va ainsi interpréter, à un rythme effréné, le rôle de Jérôme et ceux de ses meilleurs amis. Mais il est aussi la future maman, sa mère, le chien de sa mère, ses ex-copines et tant d'autres. Impressionnant ! Les improvisations à partir desquelles ce spectacle a été construit vont alors interpeller le petit monde que le comédien, seul sur scène, nous donne à voir et à entendre par son talent, y compris la grande faucheuse, des farfadets ou un bébé géant.
© DRSans décor, ni artifice, Cédric Ingard nous transporte dans son univers. De grimaces en onomatopées, son visage et même son corps tout entier se transforment. Un jeu d’acteur qui force le respect, mis en espace par celui de la lumière. Sous la direction de Jean Grison, elle détermine les changements spatio-temporels et guide le public dans les ellipses, flashbacks et moments oniriques. Avec Jean-Michel Péril, la direction artistique est très précise dans la conduite du comédien et le découpage de la pièce est quasi cinématographique, comme un récit non linéaire pour mieux suivre le tourbillon des pensées du héros.
La part de l’homme
Lorsqu’il évoque ce projet, Cédric Ingard se voit systématiquement poser la question : "Tu vas être papa, c’est ça ?". Et bien la réponse est non ! En revanche, le fait de ne pas être père lui donne un regard original sur le voyage "fabuleux mais épuisant" d’être parent. À bientôt quarante ans il a assisté à de nombreux mariages, été invité à saluer les nouvelles merveilles dans leur berceau. Mais il a aussi accompagné des divorcés et a du mal à accepter que notre système juridique favorise le plus souvent la mère.
Ses parents sont encore aujourd’hui famille d’accueil. Il connaît bien ces "enfants de la DDASS" et il a retenu cette leçon de vie : "Ce qui est cassé est cassé, ce qui est rayé est rayé. On peut recoller les morceaux, polir les aspérités mais il faut beaucoup d’amour. Beaucoup. Et de l’éducation."
Cédric Ingard a coécrit "Papa ou pas ?" avec Virginie Bracq pour mieux mélanger les points de vue, féminin et masculin sur la question. Objectif : que dans le public, les femmes et les hommes puissent regarder le spectacle et se comprendre enfin ou, a minima, accepter la condition de l’autre. Ainsi la pièce évite de tomber dans le pamphlet "pour les hommes et par les hommes".
Grain de folie et situations cocasses
Loin des stand-up à la mode, sans être non plus une succession de réactions face à la perspective de devenir père, "Papa ou pas ?" est plutôt la confrontation d’un homme à l’annonce de cette paternité. Ce qui n’empêche pas le grain de folie, le cocasse de situations drôlissimes qui s’enchaînent dans un espace-temps durant lequel notre héros voit défiler sa vie. Un spectacle éligible aux P’tits Molières 2019, qui se joue À La Folie Théâtre, dans une salle où la proximité avec le comédien nous permet de ressentir au mieux l'expression de sa partition.
"Papa ou pas ?"
Par la Compagnie Sursalt et DKM Production
Interprète : Cédric Ingard
Direction artistique : Jean-Michel Peril
Écriture : Virginie Bracq et Cédric Ingard
Musique : Mia Delmaé – Lumière : Jean Grison
La presse en parle :
Article de theatoile sur Papa ou pas ?
Papa ou pas ? : la paternité en cadeau
Publié le 29 décembre 2018 par Sonia Bos-Jucquin
En ces fêtes de fin d’année, l’heure est aux cadeaux. Et comme à son habitude, il y a les espoirs et les déceptions qui se mêlent sous l’emballage scintillant des paquets. Pour Jérôme, c’est un présent très particulier qui l’attend : celui de la paternité. Pour lui, c’est source d’angoisse. La pièce Papa ou pas ? décide de nous plonger dans les chamboulements de l’arrivée d’un petit être, du point de vue de l’homme. Un seul-en-scène tourbillonnant qui redonne la parole à ceux qui ne sont pas juste là pour semer la petite graine : ils donnent eux aussi la vie !
Cédric Ingard face aux angoisses de la paternité © DR
Aziz est au téléphone, qu’il passe à Hervé. Ils partagent tous deux le secret lâché par Paulo : Sofia, polonaise de 24 ans, est enceinte. Et la bande de copains semble un peu ennuyée. « Jérôme, il sait pas qu’on sait ? ». L’annonce de la paternité pourrait être une occasion de faire la fête mais pour Jérôme Vicaire, qui vient d’avoir 35 ans, c’est un cataclysme. Tout se bouscule dans sa tête, lui qui ne connaît la future maman que depuis 7 mois et demi. Face au miroir, il se parle, il tente de reprendre ses esprits et de donner le change face aux copains mais ce n’est pas le genre de nouvelle sans importance. Il est conscient que ce bébé va bouleverser sa vie et il se demande s’il est prêt, s’il en a envie, s’il en est capable… Est-il assez raisonnable et responsable pour « aimer si fort » ce peti être à venir ? Et les copains, ils en pensent quoi de tout ça ?
Sur le plateau, pas de décor et un seul homme, Cédric Ingard. Pourtant, durant une heure, nous allons y voir tout un panel de personnages et un espace, sur plusieurs étages. On imagine le bar où Hervé, un peu benêt, joue de la musique, où Gérard, « aussi pédé qu’alcoolique » cherche les potins du jour tandis qu’Aziz essuie les verres derrière le comptoir et descend à la cave pour le ravitaillement. L’acteur, qui ne se ménage pas, nous fait revivre l’annonce de Sofia, maîtrisant mal le français. Pour cela, avec juste une chaise pour accessoire, il nous berce de tendresse et d’humour. Il cherche des réponses à ses nombreuses questions. Ses peurs et ses angoisses l’envahissent, le hantent. En plissant légèrement les yeux, on jurerait voir, sur la chaise, une femme aux cheveux longs et soyeux et au ventre légèrement arrondi, au son d’une petite ritournelle enfantine. Et puis nous imaginons parfaitement l’appartement de Jérôme ou le bar d’Aziz avec la réserve d’alcool au sous-sol que l’on rejoint par un petit escalier à jardin. Tout cela, nous le devons à Cédric Ingard qui fait naître sous nos yeux une vingtaine de personnages et passe de l’un à l’autre avec une aisance déconcertante. Il ne se contente pas de faire des hommes ou des femmes (le passage en revue de toutes ses ex, de la Christine allumeuse à la Aurore dépressive est savoureux), des jeunes ou des gens plus âgés, non, Cédric fait aussi très bien le lapin qui dévisage Jérôme passant à toute allure sur sa moto ou encore le toutou à sa mèmère lors de sa visite nocturne chez sa mère et même l’horloge, c’est peu dire ! Il est à l’aise dans tous les registres, c’est époustouflant ! De sa simple présence, il déploie tout un monde, tout un imaginaire où se réunissent le noir du réel et le blanc de ce qu’il imaginait. Il « fait mentir la vie » en ressentant le besoin de faire le vide quand au contraire un petit être commence à occuper pleinement tout l’espace. Peu à peu, il glisse dans le rêve, dans le surréalisme avec une sorcière mais comprend que le fruit se son amour pour Sofia est un fruit nourrissant. Il affronte ses mythes, ses fantasmes, les idées reçues et les angoisses en faisant face au bébé monstre qu’il s’imagine avoir avant de comprendre le signe qu’il attendait : « un rêve étrange où il avait les yeux grands ouverts sur le monde ». Entre un rêve vécu et une vie rêvée, il parvient à nous transmettre « une sensation de vide et de plein », quelque chose qui nous reliait au monde et finalement, à bien y réfléchir, nous ne demandions que cela.
Sur le visage du comédien, tourbillonnant dans son univers, au-delà des angoisses de la paternité, nous pouvons y déceler la joie de devenir grands-parents avec le personnage de la mère de Jérôme, hilarante, s’agitant dans tous les sens sur son fauteuil électrique. Les scènes du chien qui parle sont tout simplement un pur moment de délectation tandis que la tendresse s’installe en feuilletant l’album photo qui retrace toute une vie, la sienne, passée à profiter et à ne jamais songer au mariage ou à fonder une famille. La figure maternelle apporte un regard tendre sur le métier de parent, peut-être le plus beau mais aussi le plus difficile. « C’est pas la fin de tout un enfant, c’est autre chose, une autre vie ». Il est vrai que cela signe également la fin d’une certaine insouciance et d’une forme d’innocence, un peu comme un enfant qui découvre qu’il a été bercé de belles légendes, mais cela en vaut la peine, inexorablement ! Et puis, il y a une angoisse qui perdure, celle du temps qui passe donc il faut aussi savoir saisir les signes que le destin nous envoie avant qu’il soit trop tard, avant qu’une vie nous échappe. Rester ou fuir ? Nul ne peut décider pour autrui mais il faut profiter de chaque instant car « la vie c’est comme une fête foraine, ça bouge, ça crie et des fois, ça peut faire peur mais la vie ça peut être drôle aussi ».
© DR
La rédaction a assisté à la représentation du jeudi 13 décembre 2018
Papa ou pas ?
La presse en parle :
interview par le Journal le Moustic
L'HISTOIRE
A l’aube de sa maturité d’homme, Jérôme, qui ne s’était pas vraiment posé la question de ce qu’était qu’avoir un enfant, s’y retrouve confronté.
Après avoir mené une «bonne vie de célibataire» avec ses conquêtes et ses potes, la paternité lui tombe dessus sans qu’il l’ait choisie. Sa compagne du moment, Sofia, lui annonce la nouvelle.
Loin des stand up à la mode dans nos salles, ni une énumération de réactions face à la paternité mais bien la confrontation d’un homme à l’annonce de sa paternité, et d’une femme à la réaction de celui qu’elle aime, Jérôme voit défiler sa vie.
Comprendra-t-il le pourquoi de ses réactions ?
LE MOT DE VIRGINIE BRACQ
L’aventure de ce projet a commencé en juillet 2012. Cédric et moi avions eu plusieurs fois l’occasion de nous côtoyer. Je crois que nous avions envie, l’un comme l’autre, de travailler ensemble depuis notre première rencontre, lors d’une tournée dans le nord de la France en 2011. Nous avons suivi, en spectateur, les représentations de l’un et l’autre. Plus tard, Cédric m’a proposé de collaborer avec lui, mais sans dévoiler son idée. J’ai dû attendre l’automne pour en savoir plus…
Il me proposa alors d’être la metteuse en scène de son seul en scène. Une surprise, car après toutes ces années, je n’avais jamais pris le temps d’explorer cet aspect de notre métier. L’envie me titillait, mais l’occasion ne s’était pas présentée. Ce qui m’a finalement convaincue d’accepter cette aventure, c’est le thème: la paternité, en complète adéquation avec ma vie et mes interrogations du moment.
En effet, étant une femme, et intermittente, je m’étais souvent posée la question d’être mère ou de faire carrière. J’ai cru que la vie avait choisi pour moi. L’abord du travail a donc commencé avec le regard d’une femme… jusqu’à ce qu’un enfant s’invite dans ma vie, vienne chambouler mes opportunités professionnelles quelques semaines après le début des répétitions, et fasse de moi une mère !
Une façon concrète de vivre au féminin les interrogations de notre Jérôme Vicaire.
Jérôme, un adolescent de 35 ans, qui ne s’était pas posé la question de la paternité, s’y retrouve brutalement confronté. Tel était le postulat de base de notre travail. Cédric a improvisé, je l’ai filmé. Ces improvisations ont été riches, pleines de questionnements, d’échanges, de partages d’expériences. Mon travail a été de regarder un acteur inventer l’histoire dans un espace vide.
J’ai extrait les idées, des mots, des gestes, des rythmes. Puis de nouveau, j’ai demandé à Cédric d’improviser, à partir de l’enregistrement des précédentes, créer de nouvelles arborescences, puiser de nouvelles idées, et travailler l’histoire comme un artisan travaille le bois, jusqu’à ce que nous arrivions à façonner la trame de notre spectacle…
Notre base de travail était posée, restait à lui donner la forme qui convient.
Car inventer l’écriture qui convient à un espace vide où tout est joué par l’acteur, une forme d’écriture contemporaine axée sur un corps qui rêve, est une recherche surprenante : l’écriture ne peut se concevoir sans le corps qui invente les espaces et les personnages.
Il m’a fallu donc doser le rapport entre le verbe et le corps, là était le réel pari de cette création.
Comme on arrange une partition musicale : que le texte et le corps soient le complément l’un de l’autre, que le corps d’acteur soit tour à tour les personnages qui se répondent, les décors, les espaces, la lumière et l’ombre sans gêner la compréhension de la parole.
Ensuite, une chaise, un costume simple, de la musique et de la lumière.
J’ai tenu à ce qu’on ait le point de vue de Sophia aussi : glisser une parole de femme, de quelqu’un qui me correspond, et que les deux sexes aient leurs mots à dire, “comme démons et merveilles, vents et marées…” (J. Prévert).
L’originalité de ce spectacle, c’est de parler des hommes et des femmes sans concession mais avec tendresse et humour. Une occasion de comprendre, ou du moins d’accepter la condition de l’autre face à l’enfantement.
Nous avons joué ce spectacle au théâtre des feux de la Rampe durant 3 mois. Même si nous étions heureux du résultat, et que le public nous le rendait bien, nous avons décidé de confier à Jean-michel Peril le soin d’apporter un regard neuf sur le spectacle.
UN THÈME DE SOCIÉTÉ, MAIS SURTOUT UNE NÉCESSITÉ
LE MOT DE CÉDRIC INGARD
La question qu’on me pose systématiquement lorsque je parle de notre projet est : «Tu vas être papa, c’est ça ?»
Eh bien, non, au moment où j’écris, la paternité n’est pas à l’ordre du jour.
Si j’ai voulu raconter cette histoire, c’est que j’avais besoin de raconter un moment de ma vie où je n’ai pas su, ou pas pu, dire à ma compagne que je voulais vivre cette aventure avec elle.
Pourquoi ?
Elle, pas elle, le bon, le mauvais moment, la responsabilité ? Élever un enfant c’est accepter que l’on va faire des erreurs. Difficile pour un perfectionniste utopiste.
Mes parents sont aujourd’hui encore famille d’accueil pour des enfants de l’A.S.E. et j’ai appris une chose : ce qui est cassé est cassé, ce qui est rayé est rayé. On peut recoller les morceaux, polir les aspérités mais il faut beaucoup d’amour. Beaucoup. Et de l’éducation.
En revanche, n’être pas père me donne un regard transversal sur ce que vivent mes amis, hommes et femmes, sur le voyage « fabuleux mais épuisant » d’être parent.
J’ai bientôt quarante ans. J’ai assisté aux mariages de mes amis, aidé aux déménagements, aux emménagements, été invité à rencontrer le, la ou les nouvelles merveilles de ce monde : Zélie, Kylian, Eva, Antoine et Naïs…
Aujourd’hui, j’assiste aux divorces de certains et je suis effaré de voir l’archaïsme de notre système juridique qui privilégie la mère, quelle que soit la mère. Je suis étonné du choix simpliste de la société et de la complexité du rôle de l’homme : l’ancien mâle dominant à qui on demande plus de sensibilité. Aujourd’hui j’ai le sentiment que ces mêmes hommes aspirent à plus d’implication dans l’éducation de leur enfant, et qu’ils se retrouvent restreints lors des séparations. Étonné aussi par l’usure du couple dans le face à face de deux individus qui veulent tout sans vouloir rien lâcher de leurs libertés et de leurs carrières.
J’ai confié la co-écriture et la mise en scène à Virginie Bracq pour deux raisons essentielles: son talent et sa condition de femme.
Je cherchais quelqu’un capable d’appréhender la forme particulière de narration qu’est un seul en scène d’une dizaine de personnages.
Le faire avec une femme me garantissait de ne pas tomber dans un pamphlet pour les hommes par nous les hommes , et d’avoir un regard sans compassion sur ce passage brutal de célibataire à père.
Car c’est par ce point de départ que nous voulons interroger la société, sans jamais oublier notre métier de saltimbanque : dénoncer en amusant.
Après l’expérience de la scène, l’idée est venue d’ouvrir la direction artistique à une tierce personne. J’ai présenté Jean-Michel Peril…
photographies de répétition
@Isabelle Ricard
LE MOT DE JEAN-MICHEL PERIL
J’ai rencontré Cédric Ingard en 2016, à l'occasion d'ateliers organisés par le collectif W.I.P.
Il m'a demandé un jour de venir "jeter un œil" au texte de Jérôme Vicaire, papa ? , et avec Virginie Bracq, ils m’ont invité à venir assister à un filage.
J'ai tout de suite été interpelé par l’énergie qui émmanait de ce spectacle : cette idée d’un espace vide, et d’un acteur qui joue autant de personnage pour raconter une histoire...
Comme convenu, je leur ai fait un retour sur ce que je venais de voir. Quelques jours plus tard, Cédric m'a rappelé pour me proposer de les aider à remonter ce spectacle qui leurs tenaient tant à coeur.
C'est donc avec un grand plaisir que nous avons commencé à travailler avec Cédric ( Virginie ayant préféré se retirer de nos rencontres pour me permettre de retravailler le texte tranquillement) .
Le challenge s'est d'abord avéré compliqué : le but étant pour moi non pas de repartir de zéro, mais bien de l'accompagner dans ce projet et d'adapter "Jérôme Vicaire" à de nouvelles perspectives. La principale difficulté était d'apporter du concret et une justification à tous ces personnages que Cédric interprètait.
“Tous ces personnages ne sont là que pour nous dire qui est réellement Jérôme Vicaire”
Tel a été mon postulat.
Au-delà de la performance de l'acteur qui est indéniable, je me suis surtout attardé à privilégier ce que cette pièce raconte et toutes les problématiques qu'elle soulève.
Il est question de paternité certes, mais plus généralement de la place de l'homme dans la société et dans le couple, de la pression sociale qu'il peut subir, de son rapport à l'amour, à la mort, de la transmission...
A travers les questionnements, les angoisses, les cauchemars et les rêves, Cédric nous propose une descente dans les méandres de l'esprit de Jérôme Vicaire, cet ado / adulte de 37 ans confronté à cette question que tout homme redoute :
Suis-je un papa ou pas ?
De là, un nouveau titre est né, une narration plus épurée, un texte qui sonne plus fort.
L’aventure continue à La Folie Théâtre de Septembre à mi-janvier 2018 !
Photographies de créations
NOTE D'INTENTIONS
Jérôme est devant la glace des toilettes de son bar favori.
Un répit avant d’affronter la réalité.
C’est le mal-aise-mal-être d’un homme pas préparé à la venue d’un enfant que nous allons vivre.
A une époque où la place des femmes a considérablement avancé, la société s’empare aujourd’hui de questions sur l’intégration de la maternité dans les plans de carrière, la gestion des enfants vis à vis du travail et du couple.
Qu’en est-il des hommes ?
Leur position a elle aussi changé, peut-être plus subrepticement.
Sont-ils prêts à vivre ce nouveau rôle ?
Leur laisse-t-on, à eux, le choix ?
C’est par le trou de serrure qu’est l’histoire de Jérôme Vicaire que nous voulons aborder ce sujet, qui nous touche tous deux de près.
Le défi que nous nous sommes lancés est de taille : inventer un spectacle sans support textuel, dans un espace vide.
Admirateurs du travail de Philippe Caubère, et sans avoir la prétention de l’imiter, nous avons choisi de travailler dans un espace dénudé.
Cette façon de jouer permet de faire des va-et-vient entre l’état intérieur du personnage et ses interactions extérieures, de passer de scène "réalistes" à des délires où s'entrechoquent la folie, les symboles et fantasmes. Les allées et venues sont aussi intemporelles, le récit ne sera pas linéaire mais plutôt un découpage cinématographique: présent, flash-back, délire, une seconde de folie ou une semaine de fièvre.
Le spectateur n’aura plus de repères spatiotemporels, emporté dans le cyclone des émotions de Jérôme, Jérôme dans l’œil du cyclone. C'est dans cet état de choc que le public se reconnaitra, rira et pleurera.
Cédric incarnera tous les personnages car ce n’est pas parce ce que c’est un seul en scène qu’il n’y a qu’un seul personnage !
L’acteur sera tous les personnages, les ombres, les accessoires...mais aussi un corps qui danse. Amener Cédric dans un état de transe, un état où le personnage danse sa vie. C'est pour cela que nous avons envie d’explorer la danse avec un chorégraphe, Mika Fau, pour amener l'acteur à la frontière du danser et du jouer… En continuité avec notre travail basé sur la gestuelle, cette approche est un moyen de créer des ponts entre les arts et de donner une profondeur différente aux contours émotionnels du personnage.
C'est exactement le propos de Mika: tout se danse, et sans forcément de code. Laisser le corps se développer au travers de l'émotion.Le costume sera de couleur claire, légèrement flottant pour accentuer l'irréalité et la fluidité de l'univers. Nous hésitons pour l'instant entre deux options scénographique: soit l’espace serait occupé par trois chaises symboliques des trois âges de l’homme. Au sol un tapis composé de trois cercles imbriqués et de tailles croissantes, inspirées des tankas tibétains où les cycles de vie sont exprimés, qui était la première option de travail. Soit l'espace ne sera occupé que par une seule chaise qui servira à structurer nos espaces. L’acteur, par sa gestuelle et sa créativité invente tout, l’espace, les accessoires apparaissent comme par magie. Y a-t-il besoin de plus ?
La lumière aura une grande part dans notre travail car c’est elle qui marquera les changements spatio-temporels, ellipses, flashback et moments oniriques. Nous aurons donc besoin d'un créateur lumière précis et imaginatif, capable de capter l'attention du spectateur sur un geste ou un espace créé par l'acteur, et la seconde d'après laisser la lumière se disperser pour générer une ambiance. La musique, s'il y en a, ne sera pas présente durant tout le spectacle mais à des moments choisis, pour soutenir la narration.
Plus qu'un spectacle...
Pour nous, au delà de l'implication politique du débat de société de la place d'un homme dans la paternité et de la question de savoir si faire un enfant aujourd'hui est primordial, la richesse de ce spectacle c'est avant tout le choix d’écrire à deux et de mélanger nos points de vue, féminin et masculin, sur la question. C'est aussi l'exploration de l'écriture dans un espace vide et la richesse de jouer dans cet espace dans un seul en scène de 23 personnages qui interagissent dans une quinzaine de lieu. Mais c'est aussi le mélange des arts qui nous ravit avec un vrai questionnement sur le jouer / danser. Le tout devant s'adresser à un large public pour émouvoir, interroger en divertissant.
L'ÉQUIPE
VIRGINIE BRACQ
CÉDRIC INGARD
JEAN-MICHEL PERIL
C’est à Aix-en-Provence, au théâtre de la Fontaine d’Argent que Jean-Michel découvre le théâtre, sous la bienveillance de Khalida Azaom. Il s’installe ensuite à Paris et suit une formation d’arts dramatiques au Cours Florent sous la direction de Sonia Ledoux, Christophe Lorcat et Simone Strickner. C’est sur scène que Jean-Michel prend pleinement conscience de son attrait pour le jeu mais aussi pour la mise en scène. Après une parenthèse en stand-up et la participation à divers projets audiovisuels, il rencontre Cedric Ingard qui lui parle de son spectacle « Papa ou pas ? ». S’en suit une collaboration entre ces deux artistes passionnés.
Mia
Directeur Artistique : Jean-Michel Peril
Écriture : Virginie Bracq et Cédric Ingard
Interprète : Cédric Ingard
Lumière : Jean Grison
Musique : Mia Delmaé
Illustrations : Hélène Blanc
Conception du logo : Céline Andreassen
Photo : ANTINOMIA
Maquette : Benoît Chérel
Communication et Presse :
Julie d’Herbès 06 62 36 20 46
Julia Tsirulnikov 06 64 74 08 96
Production : DKM Production et Sursalt
L'avis du public
http://www.billetreduc.com/189935/evtcrit.htm
https://www.theatreonline.com/Spectacle/Jerome-Vicaire-Papa-/59109
LMP / © 2017 Grando
Agenda :
8 juillet au 30 septembre 2017 au Feu de la Rampe : 12 représentations
13 septembre au 17 janvier 2019 à La folie théâtre : 20 représentations
Festival Avignon 2019 à l’Albatros : 20 représentations